La situation des femmes au Soudan : des conditions alarmantes
Les violences au Soudan risquent de toucher 6,7 millions de personnes dont une majorité de femmes et de filles.
La crise qui secoue le Soudan depuis avril 2023 a plongé le pays dans une situation humanitaire compliquée, avec des conséquences particulièrement alarmantes pour les femmes et les filles. Un récent rapport révèle d’importantes violations des droits fondamentaux aggravant la situation des femmes au Soudan notamment le recours aux pillages, aux actes de torture, de viols et d’autres formes de violence sexuelle. Alors que le conflit persiste, les affrontements mettent en péril la sécurité et le bien-être de millions de Soudanaises.
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Protéger les enfants des conflits
500 jours après le début du conflit : un point sur la situation des femmes
Selon l’ONU, plus de 19 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit. Le pays, qui voit s’affronter les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) depuis le 15 avril 2023, n’arrive pas à se relever de cette crise. À l’heure actuelle, 2,1 millions de personnes ont fui le Soudan et 7,9 millions de personnes ont été déplacés à l’intérieur du territoire.
Alors que la population a besoin d’assistance, 80% des hôpitaux ne fonctionnent plus. Cette situation complique la prise en charge des victimes, notamment des femmes, lourdement impactées par la violence de la guerre civile. En l’absence de soins adaptés et d’infrastructures, les risques de mortalité infantile et maternelle augmentent et mettent en danger de nombreuses femmes lors des grossesses et accouchements.
La situation menace également l’accès à l’éducation des filles déplacées qui ne peuvent plus aller à l’école, les rendant ainsi plus vulnérables aux violences, à la pauvreté et à l’exploitation.
Les violences basées sur le genre au Soudan
Profondément ancrées dans les structures sociales, juridiques et socio-économiques, les violences basées sur le genre sont fréquentes au Soudan. Selon l’ONU, plus de 3 millions de femmes et de filles au Soudan risquaient d’être victimes de violences sexistes avant le début des hostilités en 2023. Les mariages précoces et mariages forcés sont particulièrement fréquents dans cette région de l’Afrique.
Avec la guerre, ces violences risquent désormais de toucher 6,7 millions de personnes dont une majorité de femmes et de filles, et en particulier celles qui sont déplacées. Le nombre précis d’actes de violences basées sur le genre soit difficile à établir, en raison de la honte et de la peur des représailles ressenties par les victimes. Cependant, les équipes sanitaires et sociales sur le terrain rapportent une hausse significative des cas de violences sexistes.
Les viols collectifs, les enlèvements et l’esclavage sexuel sont utilisés comme armes de guerre, laissant des séquelles physiques et psychologiques durables chez les victimes.
Les femmes du Soudan du Sud, qui ont fui le conflit de leur pays, ne sont pas épargnées par ces difficultés, à l’image d’Ajak, violée au sein d’un camp de réfugiés du Darfour oriental. Agressée plusieurs fois par des hommes armés, la mère de quatre enfants a vu son mari se faire tuer sous ses yeux alors qu’il tentait de la défendre. « En tant que femmes et filles, il est dangereux de sortir du camp pour aller chercher du bois de chauffage ou pour effectuer toute autre activité quotidienne. Mais à l’intérieur du camp, les choses ne sont pas non plus sûres », explique Ajak.
Les actions de World Vision pour protéger les femmes et les filles soudanaises
En 2024, World Vision a intensifié ses efforts pour venir en aide aux femmes et aux filles soudanaises. Grâce aux équipes et aux partenaires locaux, l’association humanitaire apporte une réponse aux violences basées sur le genre.
Les victimes peuvent notamment trouver un soutien psychologique au sein des centres de soins présents sur le terrain.
Originaire d’Omdurman, dans l’État de Khartoum, Jamila a connu de nombreuses violences de genre. Déjà victime de violences conjugales avant le début du conflit, la Soudanaise a également subi les horreurs de la guerre : « Alors que je séjournais à Omdurman, un groupe d’hommes armés a attaqué ma maison. Ils ont pris tous mes biens et m’ont agressée. » Jamila a par la suite connu plusieurs autres agressions sexuelles traumatisantes alors qu’elle fuyait les combats pour rejoindre le Darfour oriental.
Une fois arrivée, elle a pu bénéficier de l’aide de World Vision. Elle a notamment reçu des biens de première nécessité et un soutien psychosocial pour faire face à tous ces événements traumatisants. « Je me sens un peu mieux maintenant. Cette aide m’a permise de me remettre de mon anxiété, mais il reste encore un long chemin à parcourir », déclare-t-elle.
Afin d’aider à prévenir les violences basées sur le genre, le personnel de World Vision organise également des séances de sensibilisation sur le mariage précoce, l’exploitation, la violence contre les femmes, y compris la violence conjugale, et les mutilations génitales féminines.
Il est important de continuer à soutenir les femmes et les filles soudanaises durant ce conflit et de travailler durablement pour leur assurer un avenir libre de toute violence et de discrimination.
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