Le travail des enfants au Bangladesh

Le travail des enfants au Bangladesh : un fléau toujours d’actualité

Le travail des enfants au Bangladesh est un problème majeur. Selon le dernier rapport de l’UNICEF, environ 1,7 million d’enfants âgés de 5 à 17 ans travailleraient au Bangladesh, dont environ 1,07 million dans des travaux dangereux. Ce chiffre pourrait être bien plus élevé si l’on comptait également les enfants aidant dans les entreprises familiales en dehors de l’école ou pendant les vacances. Bien que certains enfants parviennent à aller à l’école à côté du travail, dans la plupart des cas, les jeunes travailleurs sont contraints de quitter les bancs de l’école pour assurer un revenu à leur famille.

Cette situation alarmante n’a fait que s’aggraver après la crise de COVID-19. De nombreuses familles, déjà précaires avant la pandémie, ont perdu leur emploi et n’ont plus les ressources nécessaires pour subvenir aux besoins de leurs enfants.

Le travail infantile au Bangladesh touche particulièrement le secteur textile, pilier de l’économie bangladaise.

Acteur majeur de la fast fashion, le pays utilise cette main d’œuvre bon marché pour jouer la concurrence au niveau international. Alors que des progrès ont été réalisés pour réduire cette pratique dans les grandes usines, elle persiste dans les ateliers informels et les sous-traitants. Mais le textile n’est pas le seul secteur impliquant le travail infantile au Bangladesh. Les industries du cuir et de la construction emploient également de nombreux enfants.

Les conditions de travail de ces enfants sont dangereuses pour leur santé mentale et physique et menacent leurs droits fondamentaux. Les jeunes travailleurs restent en poste presque toute la journée sans pouvoir prendre de pause et sont parfois soumis à des produits toxiques sans aucune protection. Mal rémunérés et éloignés des bancs de l’école, ces derniers ne peuvent espérer briser le cercle vicieux de la pauvreté.

Une problématique mondiale : le travail infantile en Amérique latine et ailleurs

Le travail infantile n’est pas un fléau réservé au Bangladesh. D’autres régions, comme l’Amérique latine et les Caraïbes, font face à cette réalité inquiétante.

Dans cette partie du monde, environ 8,2 millions d’enfants travaillent souvent dans des conditions dangereuses similaires à celles observées au Bangladesh. Le travail infantile en Amérique latine touche majoritairement les domaines de l’agriculture, des mines ou des services domestiques. Les enfants qui travaillent ont également un accès limité à l’éducation et aux services de santé. Comme au Bangladesh, la pauvreté est une cause sous-jacente majeure du travail infantile dans cette région.

D’autres régions du monde doivent faire face au travail infantile :

• Afrique subsaharienne : cette partie du continent compte le plus grand nombre d’enfants travailleurs au monde (86,6 millions), notamment dans l’agriculture, les mines (comme le cobalt en République Démocratique du Congo) et le travail domestique.
• Chine : de nombreux enfants travaillent dans des usines de production et de confection de téléphones portables pour des salaires très bas, malgré l’interdiction légale du travail des moins de 16 ans.
• Indonésie : des milliers d’enfants travaillent dans les plantations de tabac ou de palmiers à huile, exposés à des produits toxiques sans protection.
• Inde : les jeunes travailleurs sont principalement employés dans le secteur de l’agriculture, avec parfois des journées de travail de 20 heures.

La lutte contre le travail infantile nécessite une large mobilisation internationale et des actions concrètes contre les causes profondes du problème : la pauvreté, le manque d’éducation et les inégalités sociales. Les ONG et les organisations publiques doivent tout mettre en œuvre pour protéger les enfants de ces conditions dangereuses constituant une véritable violation de leurs droits.

Comment les associations luttent contre le travail infantile au Bangladesh ?

Les associations jouent un rôle crucial dans la lutte contre le travail infantile au Bangladesh en mettant en œuvre des actions concrètes avec et pour la population.

Au sein de World Vision, association qui lutte contre le travail infantile, nos équipes travaillent avec les populations locales afin d’offrir aux enfants une alternative au travail. Des espaces pour enfants permettent de répondre aux besoins spécifiques des enfants travailleurs et sensibilisent les populations, et notamment les parents, aux dangers du travail infantile.

L’association humanitaire mène également des campagnes de sensibilisation pour informer les familles sur l’importance de l’éducation et sur les droits fondamentaux des enfants. Certains parents bénéficient également de formations financières et de la création de groupes d’épargne afin qu’ils puissent plus facilement se passer du revenu généré par leurs enfants. Toutes ces initiatives participent de manière concrète à la réduction de la pauvreté des foyers, cause principale du travail infantile dans le monde.

Au Bangladesh, grâce à World Vision :

• 4 971 enfants et adultes ont participé aux formations sur la protection de l’enfance (violence sexuelle, parentalité positive, droits de l’enfant et mariage précoce),
• 2 526 personnes ont été formées aux compétences commerciales et entrepreneuriales ainsi qu’aux activités génératrices de revenus en dehors de l’élevage et de l’agriculture.

Le rôle du parrainage d’enfant dans la lutte contre le travail infantile 

Le parrainage d’enfant que propose World Vision est une manière efficace de faire avancer la lutte contre le travail infantile en favorisant l’éducation des enfants vulnérables.

Grâce au parrainage d’enfant, de nombreux jeunes peuvent retourner à l’école ou même s’y rendre pour la première fois. Ce soutien financier permet notamment à l’ONG de mettre en place des actions non seulement pour les enfants, mais aussi pour leurs proches afin que toutes les menaces soient écartées de leur environnement.

Au Bangladesh, Yasir Arafat, 15 ans, travaillait dans une usine de métallurgie depuis l’âge de 13 ans. La poussière et les étincelles du soudage lui provoquaient des blessures aux yeux, et les manipulations électriques l’empêchaient de trouver le sommeil la nuit. Il se disputait avec ses parents, leur demandant souvent pourquoi ils l’avaient envoyé travailler, mais il savait que la pauvreté en était la cause : ses parents ne pouvaient subvenir aux besoins de leur famille de cinq personnes. Le travail de maçon de son père ne suffisait pas.

La situation a changé lorsque Yasir a rejoint le programme de protection de l’enfance de World Vision, qui lui a permis d’accéder à l’éducation. Auparavant résigné à l’idée de finir sa vie dans l’usine, Yasir affirme désormais : « J’ai de l’espoir et je souhaite devenir enseignant. C’est possible. »

Le parrainage d’enfant permet de soutenir concrètement les populations les plus vulnérables et d’offrir aux enfants un meilleur avenir. Vous aussi, vous pouvez agir pour eux en devenant parrain ou marraine.