Les femmes en Ukraine : l’impact du conflit
En Ukraine, les femmes sont de plus en plus vulnérables à mesure que la crise s’intensifie. En plus de la pénurie des ressources matérielles, les femmes ukrainiennes subissent l’accès limité aux services de santé. Exposées aux violences sexuelles, à la discrimination et à l’exploitation, il est pourtant plus que nécessaire d’assurer leur protection et leur sécurité.
Nos actions pour protéger les femmes et les filles
Les conséquences de la guerre sur la sécurité et la santé des femmes en Ukraine
Violences sexuelles et violences de genre en temps de guerre
Véritable arme de guerre, les violences sexuelles sont régulièrement commises par des criminels qui profitent de la situation de vulnérabilité des femmes ukrainiennes. Considérés par Pramila Patten, représentante spéciale de l’ONU, comme « une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes », ces actes causent aux femmes de véritables traumatismes physiques et psychologiques. Grossesses non désirées, infections sexuellement transmissibles, crises d’angoisse…les conséquences sont nombreuses.
Au cours du conflit, d’autres menaces pèsent sur les femmes en Ukraine notamment l’esclavage sexuel ou encore les violences conjugales exacerbées par la situation de crise. La vulnérabilité et l’insécurité dont les femmes sont victimes ouvrent ainsi la porte à de nombreuses violences de genre, en Ukraine comme dans les pays d’accueil.
L’accès à la santé diminué
Même en temps de guerre, les femmes et les jeunes filles ont besoin d’accéder aux produits et aux services de base pour leur santé. Pourtant, beaucoup de médecins quittent les régions bombardées et les interventions sanitaires se font rares. Les approvisionnements sont limités et les produits menstruels coûtent cher.
En décembre 2022, on comptait déjà plus de 700 attaques sur des infrastructures de santé. Les femmes doivent parfois renoncer à des examens de santé, faute de pouvoir y accéder de manière sécurisée ou par manque de personnel et de matériel.
Une augmentation des responsabilités familiales et un stress permanent
Depuis le début de la guerre, beaucoup de femmes ukrainiennes se retrouvent seules pour s’occuper de leur foyer, des enfants et des parents âgés qui ne sont pas en mesure ou ne veulent pas se déplacer.
L’absence des pères, partis au front, signifie qu’elles doivent également assumer la responsabilité financière sans avoir de travail ni aucun revenu. Celles-ci doivent alors trouver des moyens pour subvenir aux besoins de leur foyer tout en protégeant leurs enfants, souvent traumatisés par la guerre.
Les femmes en Ukraine déplacées par la guerre : leur situation et leurs besoins
Leur intégration dans les communautés d’accueil
Les femmes forment la majorité des millions de personnes ayant fui leur domicile. Depuis mars 2022, ces dernières peuvent bénéficier d’un statut de protection temporaire dans tous les pays de l’Union Européenne. Actuellement, 4,8 millions de demandes ont été enregistrées.
Une fois à l’abri dans un pays d’accueil, les femmes ukrainiennes doivent cependant surmonter la langue, les difficultés du marché du travail et parfois les discriminations culturelles et raciales.
Les femmes réfugiées ukrainiennes peinent à trouver un emploi, et celles qui ont une formation spécifique peuvent ne pas avoir les certifications appropriées pour l’exercer dans le pays d’accueil. Limitées par la garde des enfants, elles sont souvent contraintes d’accepter des postes sans qualification, peu rémunérés et à temps partiel.
Femmes ukrainiennes et reconstruction post-conflit : leurs perspectives
Faire face à ce conflit qui dure demande une forte capacité de résilience de la part des femmes ukrainiennes qui doivent parfois choisir entre se construire une nouvelle vie ailleurs ou attendre la fin du conflit pour rentrer chez elles.
Certaines ont ainsi choisi de regagner leur foyer, notamment à Kiev, où de nombreux habitants ont décidé de revenir lorsque les forces armées russes ont peu à peu quitté la capitale.
Pour d’autres, dont le foyer a été détruit par la guerre, le retour au pays est difficile. Dans l’est de l’Ukraine, où les affrontements continuent, de nombreuses infrastructures, telles que les routes, les établissements de santé ou encore les écoles, ont également été détruites. Retrouver un emploi et une vie normale demandera du temps, même une fois le conflit apaisé.
Angelina, réfugiée ukrainienne dans la banlieue de Bucarest en Roumanie : « Ce dont nous avons besoin, c’est d’un avenir. Nous ne pensons qu’à l’avenir. À quoi pourra-t-il bien ressembler ? »
Les femmes ukrainiennes dans l’armée : leur rôle et leurs défis
Bien qu’une majorité de femmes aient fui leur domicile pour protéger et s’occuper de leur famille ukrainienne, certaines ont décidé de prendre les armes et de combattre aux côtés des hommes. Elles rejoignent ainsi les milliers de femmes soldats de l’armée ukrainienne ou intègrent la résistance armée non militaire, nommée « défense territoriale civile ».
Lorsque celles-ci ne savent pas manier les armes, elles s’engagent bénévolement pour aider dans des tâches annexes comme le soin aux blessés, l’approvisionnement des forces armées ou encore l’acheminement de l’aide humanitaire. Certaines, médecins ou infirmières, continuent également de travailler afin d’aider les populations sur place.
Sur le front, les Ukrainiennes sont exposées à des situations de dangers extrêmes et n’ont pas d’équipements adaptés (gilets pare-balles trop lourds, uniformes trop grands, etc). Ces dernières sont également particulièrement vulnérables aux violences genrées et sexuelles.
Malgré les défis auxquels elles sont confrontées au quotidien, les femmes en Ukraine montrent une grande force pour surmonter le conflit et construire un avenir meilleur.
Ensemble, nous devons soutenir les femmes ukrainiennes.