Ukraine : témoignage d’une réfugiée

Ukraine : témoignage d’une réfugiée

Dans le monde, 1 enfant sur 5 vit dans un pays en guerre.

Mike Bruce, travailleur humanitaire de World Vision actuellement en Roumanie, a recueilli les propos d’Angelina, réfugiée ukrainienne de 25 ans.

Elle témoigne depuis la banlieue de Bucarest, capitale de la Roumanie, où elle est hébergée dans un refuge pour femmes, soutenu par World Vision International, qui a offert 40 de ses 100 chambres à des réfugiées. Elle a récemment fui Irpin avec sa famille, une ville durement touchée par le conflit.

Fuir pour se mettre à l’abri

Le voyage d’Angelina a été interminable. Quand les bombes ont commencé à pleuvoir près de sa maison à 4 heures du matin le 24 février, elle et son mari n’avaient aucune idée de la décision à prendre.

A 22 heures le soir même, la belle-mère d’Angelina, son beau-père, sa sœur, ses trois belles-sœurs, son fils Tim âgé de 10 mois et leur chien se sont entassés dans une voiture. Six femmes, un homme, un bébé et un chien en route vers la frontière polonaise.

La progression vers la frontière fut terriblement longue : un kilomètre à peine parcouru en 15 heures !

La Roumanie : un nouveau refuge

Les deux jours suivants ont été consacrés à longer les frontières de l’Ukraine, en essayant de trouver une sortie. Finalement, la famille trouve un passage vers le nord-ouest de la Roumanie.

C’est en atteignant le poste de frontière qu’ils apprennent qu’Andrew, le beau-père d’Angelina, n’est pas autorisé à sortir du pays. A deux semaines de son 60ème anniversaire, il est toujours considéré comme un homme valide. Il devra donc rester en Ukraine.

Les six femmes, le bébé et leur chien ont alors pris le train avec leurs quelques affaires : direction Bucarest, où ils ont été pris en charge dans un refuge pour femmes, soutenu par notre ONG internationale. Leur objectif en se rendant à Bucarest était de se rendre à l’ambassade des Etats-Unis afin de demander un visa pour rejoindre un membre de leur famille qui vit en Floride. Un faible espoir, mais désormais, ces femmes se raccrochent à ce qu’elles peuvent.

Le lendemain est malheureusement porteur de mauvaises nouvelles. Non seulement elles se voient refuser toute perspective d’entrée aux Etats-Unis, mais elles reçoivent aussi une vidéo montrant les maisons d’Angelina et de son mari, ainsi que celle de sa belle-famille, détruites par une frappe aérienne russe. La vidéo ne laisse aucun doute : rien de leur vie d’avant ne pourra être récupéré. Les deux maisons ne sont plus qu’un enchevêtrement de bois et de pierres, comme de nombreuses autres maisons à Irpin.

En plus d’avoir fui un violent conflit, les six femmes sont maintenant sans abri et sans espoir.

Pourtant, elles ne sont pas désespérées. Elles racontent leur histoire avec le sourire et une remarquable bonne humeur.

Nos équipes leur demandent ce dont elles ont besoin en regardant autour de la petite pièce où sept vies tiennent dans quelques sacs à provisions et des sacs à dos.

« Nous n’avons besoin de rien », répond Angelina, ajoutant qu’elle a été très touchée par la générosité de la Roumanie et des Roumains. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’un avenir. Nous ne pensons qu’à l’avenir. À quoi pourra-t-il bien ressembler ? »

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