Salvador, protéger les enfants des gangs

Salvador, protéger les enfants des gangs

Véritable fléau du Salvador, mais aussi du Honduras et du Guatemala, les Maras sont des gangs armés faisant la loi dans les quartiers défavorisés du pays.

Depuis plusieurs mois, les autorités salvadoriennes mènent une campagne de répression sans précédent pour endiguer les violences des gangs de plus en plus accrues dans le pays. Les nouvelles mesures mises en place par le gouvernement menacent cependant les droits humains et la protection des enfants.

Pour World Vision France, la sensibilisation et l’accompagnement socio-économique des familles les plus vulnérables demeurent les actions les plus efficaces sur le long terme dans la lutte contre les violences au Salvador.

Maras du Salvador : d’où viennent ces gangs armés ?

Trafic de stupéfiants, extorsion d’argent, crime organisé, prostitution et guerre des gangs de rue. Les activités criminelles des gangs font du Salvador le pays le plus violent d’Amérique centrale, un titre souvent partagé avec le Honduras. Et pour cause, on compte en moyenne dix homicides par jour.

Identifiés par des tatouages partout sur le corps, ces gangs sont notamment impliqués dans de nombreux trafics illicites comme le trafic de drogue, les armes à feu ou encore le proxénétisme, et n’hésitent pas à embrigader les plus jeunes pour renforcer leurs rangs. À la fois structurées et influentes, il est très difficile de lutter contre ces organisations mafieuses qui détruisent l’avenir de toute une population.

Bien qu’il soit compliqué de connaître le nombre exact de membres de gangs au Salvador, on compterait environ 45 000 Maras, réparties dans les différents quartiers des villes salvadoriennes.

L’origine

Une guerre civile datant des années 80 qui déstabilisa l’ensemble du pays d’Amérique centrale. Frappés par des conflits incessants, les habitants émigrent alors aux États-Unis dans l’espoir de retrouver une stabilité économique. Mais ces derniers connaissent vite la désillusion.

Marginalisés et sans emplois, ils forment alors des Maras pour survivre contre les attaques des gangsters de Los Angeles et commettent toutes sortes de crimes avant d’atterrir, pour la plupart, dans les prisons américaines. Ce n’est qu’une fois la guerre civile salvadorienne terminée, que les États-Unis décident d’expulser ces milliers de criminels, dans leur pays d’origine.

Séduits par ces hors-la-loi tatoués et venus des États-Unis, les enfants du Salvador commencent à s’identifier à leurs aînés et se font vite enrôler. L’attrait de l’argent facile et l’envie d’appartenir à un groupe facilitent cet engrenage. Convaincre les jeunes devient chose aisée dans un contexte social compliqué. Enfants et adolescents s’impliquent ainsi dans des délits et crimes violents en tout genre en guise de rite de passage.

Rackets, cambriolages et meurtres sont des passages obligés pour faire partie des Maras. Entre rivalités et pouvoir, protéger son clan d’un gang rival devient une obligation même s’il faut passer par un homicide. La peur des représailles des autres membres du groupe empêche les jeunes délinquants de tirer un trait sur cette criminalité et se construire un avenir stable.

Maras du Salvador : une influence destructrice

Dans cet héritage de conflits, la culture de la violence est désormais le quotidien des Salvadoriens. Les différentes tentatives politiques pour calmer la situation échouent puisque les gangs semblent répondre davantage aux attentes des habitants en situation d’exclusion. Très influents dans les milieux les plus pauvres, ils représentent l’autorité et l’avenir économique, mais fragilisent le développement des communautés en embrigadant les plus vulnérables à savoir les plus jeunes.

À la fois social et économique, ce phénomène des gangs touche majoritairement les enfants et adolescents des quartiers pauvres. Manque d’accès aux services publics, manque d’instruction, problèmes familiaux, pauvreté sont autant de causes qui aggravent la situation. Les jeunes ne trouvent pas d’emploi et traînent dans les rues. Recrutés jusque dans les écoles, les jeunes Salvadoriens se tournent donc vers ces gangs qui paraissent être la seule solution à leur situation.

Le profil des membres de Maras est semblable dans l’ensemble du Salvador :

  • Les enfants entrent dans ces gangs entre 9 et 12 ans.
  • L’âge moyen pour un Marero est de 19 ans.
  • De plus en plus de jeunes filles sont enrôlées.
  • 96 % des membres savent lire et écrire et certains continuent même d’étudier.

Cependant, et malgré un niveau d’étude parfois plus élevé que la moyenne, la plupart des jeunes Mareros sont de jeunes adultes qui ne trouvent pas d’emplois. Quand près d’un tiers de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté, devenir membre d’un gang permet de trouver une identité, des repères, et gagner de l’argent facilement.

Une répression qui menace les droits de l’Homme

Les arrestations réalisées depuis fin mars sont pointées du doigts par différentes associations internationales et locales qui dénoncent des actions arbitraires et la privation de nombreuses libertés au nom de l’état d’urgence. En effet, de nouvelles mesures portées par le gouvernement salvadorien permettent d’allonger les peines encourues par les membres suspectés d’appartenir aux Maras. La peine de prison peut aller jusqu’à 45 ans pour les leaders des gangs et les mineurs peuvent désormais être condamnés à dix ans de prison dès l’âge de 12 ans.

Aujourd’hui, le Salvador est le pays ayant le taux d’incarcération le plus fort du monde avec 1,7 % de sa population détenue en prison. Alors que les établissements carcéraux sont saturés, les autorités salvadoriennes encouragent la population à dénoncer quiconque paraîtrait suspect.

Pour Amnesty International, la police du Salvador arrêterait même des personnes n’ayant aucun lien avec le grand banditisme et ne respecterait pas les droits de l’homme. Des cas de violences et de torture ont notamment été recensés durant cette crise. Plus de 60 personnes seraient déjà mortes en prison.

World Vision privilégie la sensibilisation

Selon la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), chaque enfant a le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation. Agir sur les leviers économiques et sociaux est aujourd’hui essentiel pour sortir les enfants des atrocités commises par les gangs armés du Salvador et faire respecter leurs droits. 

L’association d’aide humanitaire, travaille main dans la main avec les leaders religieux qui exercent une réelle influence sur les communautés locales et notamment les gangs de Maras. Grâce à l’approche « Les Canaux de l’Espoir », le partenariat World Vision a pu former 5 000 leaders religieux aux droits de l’enfant pour qu’ils puissent à leur tour sensibiliser les communautés et ainsi aider 70 000 enfants.

World Vision France a ouvert en février 2020 son premier programme de développement situé dans le département de La Union, au sud du Salvador, à environ 200 kilomètres de la capitale : San Salvador.

Dans cette zone, 35 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Ainsi l’enrôlement dans les gangs s’explique en partie par le manque d’opportunités, de formations et d’emplois stables. Pour venir en aide à cette population, l’ONG Vision du Monde va renforcer l’éducation, accroître le nombre de formations professionnelles, travailler avec les communautés sur le vivre ensemble et les former à la protection de l’enfance.

Ce nouveau programme de parrainage d’enfants mis en place par l’association permettra dès la première année de venir en aide à 9 000 personnes pour leur offrir un avenir meilleur et mettre fin aux violences dont ils sont victimes.

Aux côtés de World Vision France, vous aussi vous pouvez aider les enfants et adolescents afin d’éviter qu’ils rejoignent l’un de ces gangs.

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