L’impact des crises sur la transmission du paludisme
Les enfants représentent 77% des décès liés à la maladie du paludisme.
Le paludisme est une maladie infectieuse qui se transmet aux êtres humains par les piqûres de moustiques.
Dans le monde, le nombre de cas de paludisme a augmenté de 2 millions par rapport à 2023, passant ainsi à 250 millions et à 608 000 décès en 2024.
World Vision France agit aux côtés des populations concernées pour mettre en place les mesures de prévention et faciliter l’accès aux soins de santé pour limiter les formes graves de paludisme.
L’accès à l’eau, crucial pour le développement, est l’un des premiers problèmes à résoudre. En donnant accès à l’eau, on permet d’améliorer la santé en réduisant les risques de maladies hydriques liées à l’eau sale.
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Le paludisme est une maladie infectieuse qui se transmet aux êtres humains par les piqûres de moustiques anophèles femelles infectées. Celle-ci est évitable et on peut en guérir grâce à un diagnostic rapide et un traitement efficace.
Dans le monde, le nombre de cas de paludisme a augmenté de 2 millions par rapport à 2023, passant ainsi à 250 millions et à 608 000 décès en 2024.
Sur le continent africain, les enfants sont les premières victimes
Le paludisme touche de manière disproportionnée les populations pauvres, qui vivent souvent dans des logements insalubres, à proximité des zones de reproduction des moustiques et qui n’ont pas accès aux services de santé.
Si 85 pays sont concernés, l‘Afrique subsaharienne demeure la zone la plus touchée :
- 94% des cas de paludisme et 80% des décès dus à la maladie ont été enregistrés dans la zone la même année.
- Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le paludisme représente la principale cause d’hospitalisation pédiatrique et la première cause de mortalité infantile.
- 77% des décès dus au paludisme sont des enfants, et la majeure partie des pourcentages restants concernent des femmes enceintes ainsi que des personnes vivant avec le VIH et le SIDA. En effet, ceux-ci sont plus sensibles au paludisme en raison de leur système immunitaire affaibli ou immature.
- Dans les populations les plus pauvres et les moins scolarisées, la prise en charge rapide des plus petits souffrant de fièvre est beaucoup plus rare. Alors qu’ils sont déjà fragilisés par la malnutrition, les enfants n’ont souvent pas les ressources nécessaires pour lutter contre la maladie.
La transmission du paludisme amplifiée par les changements climatiques
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’augmentation des cas de paludisme à l’échelle mondiale et les répercussions des changements climatiques ont une importance que l’on doit prendre en compte, même si ces dernières sont complexes à identifier et à mesurer.
- L’humidité, les changements de températures et les fortes précipitations à l’origine des eaux stagnantes qui impactent entre autres la survie des moustiques anophèles, vecteurs du paludisme et du développement des parasites au sein des moustiques. Or les événements météorologiques extrêmes sont généralement accentués par les changements climatiques, selon les données dont dispose l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
C’est par exemple le cas au Pakistan, où les inondations dévastatrices de 2022 ont multiplié par cinq les cas de paludisme, passant ainsi de 500 000 cas de paludisme enregistrés en 2021 à environ 2,6 millions de cas l’année suivante.
- Les changements climatiques participent également à l’augmentation du nombre de cas de paludisme, car il accroît les menaces actuelles et creuse les inégalités déjà existantes. Ainsi, les enfants vivant dans les pays en développement sont les plus exposés, non pas uniquement parce que les effets des changements climatiques y sont plus graves que dans d’autres pays, mais parce que la pauvreté limite leur capacité de réaction.
- À cela s’ajoutent les conflits, les crises humanitaires, le manque de ressources et la résistance des moustiques aux médicaments et aux insecticides qui mettent à mal les progrès réalisés ces dernières décennies (entre 2000 et 2022, on estime que 2,1 milliards de cas de paludisme et 11,7 millions de décès associés ont été évités).
La transmission du paludisme en contexte de crise
En plus de la pandémie de COVID-19 qui a touché le monde entier, 41 pays d’endémie palustre ont été confrontés à diverses urgences sanitaires et humanitaires entre 2019 et 2022, impactant 145 à 267 millions de personnes selon les estimations.
Sur le continent africain notamment, l’instabilité politique et l’insécurité liées aux conflits entravent les plans sanitaires nationaux et exposent davantage les populations rurales isolées qui font déjà face à une extrême pauvreté. Dans ces pays où les systèmes de santé sont souvent dysfonctionnels, l’accès aux soins est très limité pour les personnes atteintes de paludisme.
Entre 2021 et 2022, l’Éthiopie, déjà en proie à un conflit sur cette période, a connu une augmentation de 1,3 million de cas. Et la situation ne semble pas s’améliorer puisqu’en 2024, le nombre de cas de paludisme dans le pays a atteint 5,2 millions, dépassant les chiffres de 2023.
Au Myanmar, l’instabilité politique et sociale a entraîné un pic du nombre de cas de paludisme, passant de 78 000 en 2019 à 584 000 en 2022. Sans ressources, de nombreux habitants ont cherché à se faire soigner en Thaïlande, créant ainsi un effet domino dans le pays voisin. Les cas dits d’importation ont alors alimenté la propagation locale de la maladie (le nombre de cas a plus que doublé en Thaïlande entre 2021 et 2022).
Au Brésil, la crise humanitaire affectant les populations autochtones du territoire Yanomami a généré une augmentation de 61% des cas de paludisme en 2023. La situation est aggravée en raison d’un accès aux soins très limité et de la présente d’orpailleurs clandestins.
En République démocratique du Congo, la crise humanitaire née des conflits a également favorisé la recrudescence du paludisme, bien que les détails spécifiques ne soient pas fournis dans les résultats disponibles.
Les actions de World Vision France pour lutter contre le paludisme
World Vision France poursuit son engagement à lutter contre le paludisme jusqu’à ce qu’il soit éliminé. La prévention et le traitement du paludisme font partie intégrante de notre plan d’action, en mettant l’accent sur la prévention, la protection des enfants et le renforcement des systèmes de santé locaux.
En 2024, World Vision a distribué plus de 3,6 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide à travers ses programmes, notamment au Burkina Faso, au Tchad, en République démocratique du Congo, au Niger, en Ouganda et au Soudan du Sud. Ces moustiquaires sont prioritairement remises aux familles avec de jeunes enfants et aux femmes enceintes, les plus à risque.
Au Malawi, l’ONG a formé plus de 12 000 agents de santé communautaires à l’identification rapide des symptômes du paludisme, au dépistage avec tests rapides et à l’administration des traitements de première ligne. En République centrafricaine, les équipes ont mené des campagnes de sensibilisation dans plus de 300 villages, en partenariat avec les chefs communautaires et les écoles, pour améliorer les connaissances sur les modes de transmission et les gestes de prévention.
Dans les zones reculées du Kenya et de la Zambie, World Vision soutient également les structures de soins primaires en fournissant du matériel de diagnostic et des médicaments antipaludiques, contribuant à réduire les délais de prise en charge.
En 2024, plus de 1,2 million d’enfants ont été directement protégés grâce à l’ensemble de ces actions. Dans plusieurs régions pilotes, la prévalence du paludisme a baissé de 30 à 50 % après trois années d’intervention combinée.
L’approche de World Vision repose sur une logique communautaire et durable : travailler avec les populations locales, les autorités sanitaires, les écoles, les églises, pour renforcer la résilience face à la maladie.
Ensemble, nous pouvons protéger les enfants vulnérables confrontés au paludisme !
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