L’économie des pays en développement impactée par les crises
L’économie mondiale a été lourdement impactée par la pandémie de COVID-19. À la suite des différentes périodes de confinement, beaucoup de pays en développement ont dû faire face aux pertes d’emploi, aux problèmes d’approvisionnement et à une économie bloquée durant des mois entiers.
C’est dans ce contexte difficile que le conflit en Ukraine a éclaté, avec des répercussions importantes à l’échelle mondiale. Alors que l’inflation touche l’ensemble des pays du monde, les banques centrales augmentent les taux d’intérêt compliquant ainsi les prêts pour les populations les plus fragiles.
Selon le dernier rapport sur le financement du développement durable publié par les Nations Unies, les pays en développement les plus pauvres utilisent en moyenne 14% de leurs revenus afin de payer les intérêts de leurs dettes, contre 3,5 % pour les pays développés.
Mme Mohammed, haute responsable onusienne explique :
« En conséquence, nombre d’entre eux ont été contraints de réduire leurs dépenses dans des domaines essentiels pour les objectifs de développement durable, tels que la protection sociale, les systèmes de santé et d’éducation et les emplois décents, tous nécessaires pour mettre fin à la pandémie, accroître la résistance aux chocs futurs et jeter les bases de la prospérité. »
La hausse des prix des produits de base
Actuellement, 1,7 milliard de personnes sont exposées à la hausse des prix des aliments, de l’énergie et des engrais en raison de la guerre en Ukraine selon l’ONU. Ces personnes risquent de plonger dans la pauvreté et souffrir de la faim.
En effet, l’Ukraine est souvent considérée comme le grenier de l’Europe. Avec la Fédération de Russie, le pays fournit 30% du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol. Selon l’ONU, les deux pays en guerre fournissent également plus d’un tiers du blé importé par 45 pays africains et pays les moins avancés.
Alors que les céréales représentent une source alimentaire essentielle pour les populations les plus pauvres, ces dernières voient les prix de ces produits grimper en flèche et doivent désormais se priver de certains aliments. Depuis le début de l’année 2022, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 % faisant craindre une aggravation de l’insécurité alimentaire et de la faim dans le monde, avec de graves répercussions sur la santé des enfants.
De nombreux enfants parmi les réfugiés
Depuis le début du conflit en Ukraine, près de 12 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population ukrainienne, ont dû fuir leur domicile. Alors que l’on compte 7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, plus de 5 millions de réfugiés ont quitté le pays. Il s’agit de l’exode le plus massif et rapide qu’a connu l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Parmi les 7,5 millions d’enfants que compte l’Ukraine, plus des deux tiers ont dû partir. Déjà traumatisés par la guerre, les enfants se retrouvent éloignés des bancs de l’école et ne peuvent se construire un avenir serein.
En plus de fragiliser les personnes réfugiées, le déplacement de population vers les pays limitrophes affecte également les pays d’accueil qui ne sont pas préparés à recevoir autant de personnes en si peu de temps. Cet exode déstabilise les services comme les structures de santé déjà très affaiblies par la pandémie de COVID-19.