Mettre fin au mariage forcé des filles : un combat pour la liberté
Les mariages forcés, dont les mariages précoces font partie, sont encore une réalité dans de nombreuses régions du monde. Pour des raisons socio-économiques, culturelles ou religieuses, des unions sont arrangées sans le consentement d’un ou des époux.
À travers ses programmes de parrainage, World Vision œuvre pour protéger les jeunes filles, premières victimes de ces mariages forcés, leur offrant éducation et soutien pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la violence. Grâce à notre approche et notre présence sur le terrain, nous pouvons répondre au plus proche des besoins des filles : nous formons et sensibilisons les acteurs locaux, nous favorisons l’accès à l’éducation, nous créons des espaces sûrs et nous autonomisons les filles pour qu’elles puissent agir pour faire valoir leurs droits.
Parrainer une fille, c’est donner 1 € par jour pour la protéger et lui permettre d’aller à l’école. C’est aussi lui permettre, ainsi qu’à tout son entourage, de changer leur monde durablement.
Protéger les filles
La pratique du mariage forcé dans le monde
Selon la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le mariage forcé est une union sans le libre et plein consentement des deux parties. Autrement dit, le mariage forcé est une violation des droits humains fondamentaux. Le mariage d’enfants est une forme de mariage forcé puisque l’enfant n’est pas en mesure de donner un consentement libre et éclairé.
Les causes du mariage forcé
Le mariage forcé est une pratique complexe qui trouve ses racines dans divers facteurs socio-culturels et économiques.
La pauvreté pousse certaines familles à marier leurs filles pour diminuer les charges familiales ou obtenir une sécurité financière grâce à la dot. Cette source de revenue immédiate est souvent la seule solution pour la famille, notamment dans les régions où les populations vivent de l’agriculture, et où les crises économiques ou climatiques exacerbent les difficultés. Les filles étant souvent considérées comme moins importantes que les garçons, celles-ci sont plus fréquemment victimes de ces mariages forcés.
Les traditions et les croyances religieuses jouent également un rôle significatif dans la perpétuation des mariages forcés, notamment dans certaines régions d’Afrique, du Proche-Orient, et d’Asie.
Les pays qui pratiquent le mariage infantile
Chaque année, plus de 12 millions de filles subissent un mariage infantile. Les régions les plus touchées par les mariages forcés sont l’Afrique du Nord, le Proche-Orient, l’Afrique subsaharienne, et certains pays d’Asie. Les mariages d’enfants sont d’autant plus fréquents lorsque les pays sont fragilisés par des situations de conflits ou de crises économiques.
En Afrique, le mariage forcé est souvent lié à des traditions culturelles et à des pressions économiques. En Afrique subsaharienne, par exemple, 34% des filles sont mariées avant leur majorité. Ce taux est même supérieur à 50% dans certains pays de la région comme le Niger où le taux de prévalence du mariage des enfants atteint 76 %.
L’Inde fait également partie des pays comptant le plus grand nombre de mariages forcés puisqu’un enfant marié sur trois dans le monde vit dans ce pays.
Les conséquences du mariage précoce
Impact sur le bien-être et la santé mentale
Les conséquences du mariage précoce sont dévastatrices pour les jeunes filles. Les filles mariées avant l’âge adulte sont souvent confrontées à des pressions et des responsabilités pour lesquelles elles ne sont pas prêtes, entraînant des niveaux élevés de stress et de dépression.
Elles sont également plus susceptibles de subir des violences domestiques, car elles ont souvent moins de pouvoir et d’écoute dans leur nouveau foyer. Le manque de soutien peut exacerber ces problèmes de santé mentale, laissant les jeunes mariées vulnérables aux violences physiques et psychologiques.
De plus, les grossesses non désirées sont très fréquentes dans ce genre de situations. Les jeunes filles peuvent alors souffrir de complications dues à leur jeune âge et perdre la vie ou celle de leur enfant. Pour éviter autant de souffrance, certaines filles tentent de fuir et se retrouvent alors à la rue, livrées à elle-même.
Impact sur l’éducation et l’avenir
Après leur mariage, les filles doivent généralement abandonner l’école pour assumer des responsabilités domestiques ou pour élever des enfants. Cela réduit considérablement leurs perspectives d’emploi et leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
En outre, l’absence d’éducation limite leur compréhension de leurs droits et de leur capacité à prendre des décisions éclairées concernant leur santé et leur vie. Cette interruption de l’éducation perpétue le cercle vicieux de la pauvreté, car les filles qui ne terminent pas leur scolarité ont moins de chances de contribuer économiquement à leur communauté et de participer activement à la société.
Les initiatives de World Vision pour lutter contre le mariage forcé
World Vision organise des ateliers et des campagnes pour éduquer les familles sur les dangers du mariage précoce et l’importance de l’éducation des filles. En collaborant avec les familles, ainsi que les chefs communautaires et religieux, l’ONG s’efforce de changer les mentalités et de promouvoir l’égalité des sexes. Cette approche permet non seulement de protéger les filles, mais aussi de leur donner une voix pour qu’elles puissent revendiquer leurs droits.
Sensibiliser et libérer la parole
Libérer la parole est la première étape pour lutter contre le mariage forcé. Alors qu’elle n’avait que 8 ans, Ruth, jeune fille Maasaï, a été mariée de force en raison des difficultés économiques de sa famille, exacerbées par une sécheresse prolongée qui a affecté leur bétail, principale source de revenus. Son père, sous pression, a décidé de la marier pour alléger les besoins du foyer. La jeune fille explique que dans sa région « les filles sont mariées avant l’âge de 9 ans afin que les hommes puissent avoir plus de vaches et avoir plus d’argent grâce aux dots payées. »
Après avoir été emmenée de force chez son mari, Ruth a dû s’occuper des tâches domestiques quotidiennes. C’est en rencontrant une autre fille dans une situation similaire qu’elles décident, ensemble, de contacter un bénévole de World Vision afin de les aider à signaler leur cas à la police. Elles ont ainsi été placées dans un centre de secours, où Ruth a pu bénéficier d’un soutien psychosocial et d’une éducation sur ses droits.
Depuis son arrivée au centre de secours, la jeune Kényane a pu reprendre ses études : « Ma mère était si heureuse que j’aie refusé de me marier et de savoir que je suis dans ce centre ». Aujourd’hui, Ruth souhaite sensibiliser les autres filles à leurs droits et à l’importance de l’éducation, espérant ainsi mettre fin au mariage des enfants et aux mutilations génitales féminines.
Autonomiser les filles et les jeunes
Neha, jeune népalaise, a découvert à 14 ans que ses parents avaient arrangé son mariage. Promise à un homme beaucoup plus âgé, la jeune fille a trouvé refuge chez sa sœur. Pendant cette période, la famille de Neha a été sensibilisée par World Vision sur l’importance de l’éducation. Ses parents ont notamment reçu une formation sur les avantages de l’éducation et ont été encouragés à maintenir leurs cinq filles à l’école. Grâce à cette intervention, Neha a pu retourner à l’école et éviter le mariage. Un an plus tard, lorsque l’opportunité de mariage s’est de nouveau présentée, ses parents ont soutenu le refus de la jeune fille.
Aujourd’hui, Neha termine ses études et joue un rôle actif dans la lutte contre le mariage des enfants dans sa communauté. Elle organise des formations pour d’autres jeunes filles, les aidant à résister au mariage forcé et à signaler ces situations aux autorités : « Les femmes disent que leur vie ne leur appartient pas parce qu’elles ne peuvent pas décider elles-mêmes. Elles pensent qu’elles doivent faire tout ce que disent les hommes et elles se sentent mal. » Grâce à son engagement, elle a déjà empêché trois mariages d’enfants et continue d’inspirer d’autres jeunes à suivre son exemple.
Une démarche holistique et durable
Les programmes de parrainage de World Vision jouent un rôle crucial dans la prévention du mariage des enfants, en fournissant aux filles les outils nécessaires pour construire un avenir meilleur.
Grâce à la campagne « 1000 filles », l’ONG vise à protéger les filles vulnérables en leur offrant un accès à l’éducation et en sensibilisant les communautés aux droits des enfants.
Parrainer une fille c’est donner 1 € par jour pour la protéger et lui donner la chance d’aller à
l’école. C’est aussi lui permettre, ainsi qu’à tout son entourage, d’arrêter durablement les pratiques néfastes pour l’avenir des filles !